dimanche 24 novembre 2013

Exposition du 23 novembre au 22 décembre 2013 au GAC à Annonay

http://www.gac-annonay.org/GAC/Groupe_dArt_Contemporain_2.html

Texte Dagara Dakin / Exposition Gac 2013


UN LIEU TROP CHAUD

L’atmosphère tient ici une place primordiale. Il est le fruit des déplacements multiples à l’origine des réalisations de Leslie Amine. Il ne s’agit pas d’un simple décor. Il permet à l’artiste de replacer le visiteur dans un contexte sans lequel tout ce qui pourra être dit par la suite, tout ce qui pourra être ressenti, ne pourra être pleinement saisi, encore moins vécu. Paysages et portraits sont les genres qui prédominent, seule une toile au sujet plus énigmatique dénote. Elle indique un autre aspect de son œuvre. C’est que tout n’est pas que « luxe calme et volupté ».
La série de portraits que l’artiste présente ici, quant à elle, est le résultat d’une résidence à Paris. Dans ce cadre elle a arpenté les rues de la capitale et de sa proche banlieue et demandé à photographier chacun de ses modèles. Son regard s’est arrêté sur des personnes d’origine africaine ou antillaise. Jeunes ou moins jeunes, hommes ou femmes, sont vêtus de vêtements dit « ethniques » ou au contraire de façon plus mode actuelle. C’est un choix voulu par l’artiste qui semble s’être intéressée au contraste qui réside entre ces façons de se vêtir. Les codes vestimentaires et les impressions qu’ils suscitent, la capacité qu’ont ces mêmes personnes de passer de l’un à l’autre de ces styles.
Et bien qu’elle avoue préférer « laisser le visiteur dans une certaine subjectivité par rapport à cette question », il n’en demeure pas moins qu’elle questionne l’immigration de ces populations à Paris. D’où le choix de ses modèles. C’est aussi une manière de s’interroger sur des concepts que sont : le stéréotype, l’exotisme ou encore la modernité.
À partir de ses images prises dans les rues parisiennes, d’un commun accord avec les protagonistes - il n’est qu’à voir les pauses que ceux-ci adoptent pour se rendre à cette évidence - Leslie Amine a élaboré les portraits que voici en les replaçant sur un fond constitué de nuées.
Mode de présentation qui n’est pas sans évoquer celui dont les peintres classiques avaient l’habitude d’user. À la fois réflexion sur la nécessité de peindre à l’ère du numérique, ses portraits utilisent également les codes de représentation qui appartiennent aussi bien au champ de la photographie qu’à celui de la peinture. La photographie s’étant dès ses origines inspirées de la peinture.
Enfin, pour rendre la lecture de ses images moins évidentes, l’artiste s’autorise à les fragmenter. De la sorte, elle invite le regardeur à recomposer mentalement certaines d’entre elles. Tout n’est pas donné à voir tout de suite, des fragments absents se retrouvent plus loin dans l’exposition.
Une manière de garder l’attention du visiteur. Ce dernier est ainsi invité à appréhender la proposition comme une énigme à résoudre, compléter un puzzle dont les pièces manquantes lui sont données à voir au fur et à mesure de sa progression dans cette atmosphère épaisse dans laquelle évoluent les portraits et paysages de Leslie Amine.

Dagara Dakin,
Critique d’art et commissaire indépendant

mercredi 21 août 2013

mardi 23 juillet 2013

Matador

                                          Rappeur sénégalais, 50x50 cm huile sur bois (Cité internationale des arts, Paris)
                                     

mardi 9 juillet 2013

CUMULUS FRACTUS  /  CUMULS HUMILIS / CUMULUS MEDIOCRIS / CUMULUS CONGESTUS / CUMULONIMBUS

lundi 8 juillet 2013

"Distractions"


L’univers dans lequel nous plongent les peintures de Leslie Amine évoque des espaces que l’on situerait sous les tropiques, dans la touffeur de l’air. Des juxtapositions, de lieux et de moments différents richement dépeints, nous rappèlent les descriptions extrêmement détaillées et ciselées des contextes décrits par l’écrivain V. S. Naipaul dans ses romans.
L’acidité de certaines couleurs et l’association de plages contrastées qui s’entrechoquent génèrent une tension dans l’espace pictural des tableaux.
Cet état nous fait percevoir à la fois une sorte de mélancolie ou de fatalisme insulaire d’où émergent des explosions d’énergie, des réminiscences de formes, de visages, de silhouettes, de masques ou de statuettes qui font travailler notre mémoire visuelle et agissent sur nos sentiments. L’alternance et les enchevêtrements de motifs, de figures humaines, d’éléments architecturaux et de patterns décoratifs sont le prolongement d’un vocabulaire formel que Leslie Amine avait déjà abordé dans certains de ses travaux antérieurs. Mais on sent dans cette exposition une certaine jubilation née de l’approfondissement de la pratique picturale, une exploration tout azimut des possibilités offertes par le travail de la peinture à l’huile et une grande souplesse dans la variété des combinaisons de formes qui composent les œuvres.

Cette attention portée à un éventail technique étoffé se déploie sur toute la surface des toiles et également sur des panneaux de bois dont l’aspect révèle même une certaine violence dans les interventions plastiques. Cette volonté se veut l’écho d’une recherche plasticienne exigeante qui peut aller jusqu’à l’accident volontaire dans la confrontation avec les supports peints.
Cette impression de frôler les limites est en relation avec les images qui se superposent et qui nous parlent d’endroits que l’on ne peut pas vraiment situer, d’actions inscrites dans des strates de souvenirs qui nous échappent, dans des résidus mnésiques borderline.
Le vocabulaire plastique qui nous vient en analysant les surfaces s’avère riche : empâtement, biffure, giclure, strie, aplat, éclaboussure, dégradé, fondu, superposition… Cela éclaire alors l’apparente banalité de l’image du carton d’invitation lorsque l’on comprend ce que celle-ci sous-entend comme plongée dans l’élément pictural. Ce grand plaisir dans le mixage des gestes du peintre que l’on pourrait relier par certains aspects à ce que l’on peut observer chez David Salle ou Daniel Richter ainsi qu’une grande exubérance dans l’usage de la couleur et le propos formel donnent à cette peinture un caractère à l’opposé du déceptif. Répondant au triturage de la matière et des pigments, le langage thématique des tableaux, peints comme des palimpsestes, apparaît comme un brassage de références métisses entre vision fantasmagorique, néo-expressionnisme et pattern painting.

Au-delà des œuvres que l’on a pu admirer dans l’exposition Distractions, on a envie de savoir vers quel territoire va nous entraîner Leslie Amine dans le développement futur de son travail. 
En tous cas, on ne peut pas se laisser tromper par le titre de cette sélection. Celui-ci est un leurre. La confrontation aux peintures, loin d’être un plaisant divertissement, requiert bien au contraire toute notre attention. Car ce que l’on perçoit alors justifie que « tout tableau est sommeil en attente d’un guetteur vigilant. »[1]



Alain Fraboni
2013




[1] Michel Weemans, Le paysage extravagant. Herri met de Bles. Le mercier endormi pillé par les singes, Paris, éditions 1 :1 (ars), mai 2009.

mardi 2 juillet 2013

Maisons


Maison Cotonou 3-4, 90x90 cm huile sur toile

vendredi 26 avril 2013

                                         
                                         Maison I Sèmé, détail

jeudi 25 avril 2013



                                            Maison Cotonou, détail, peinture et fusain sur toile
                                         
                                          Détail

mardi 9 avril 2013

jeudi 10 janvier 2013

9/01/13

                                         

                                          9/01/13